Pour ceux qui ne le connaissent pas (encore !) MUP c’est LE magazine professionnel de Maquillage et Nail Art. Un format papier glacé magnifique, qui fait la part belle aux images.
C’est le N°8 qui est actuellement en vente.
MUP aura deux ans en décembre 2011, mais ce n’est pas votre coup d’essai en matière d’édition…
Vous avez aussi écrit un manuel scolaire dédié au CAP esthétique. Plutôt original, pouvez-vous nous en dire plus ?

Il n’y avait pas vraiment de supports pédagogiques à l’époque, donc je passais beaucoup de temps à préparer mes cours et à faire des recherches. Au bout d’un moment, j’avais une quantité de notes et de cours, alors je suis allé voir un éditeur spécialisé, qui a accepté de les publier.
On a travaillé trois mois pour finaliser le manuel, et voilà. Il est réédité tous les ans. Ceci dit, il devrait être revu : le référentiel de l’inspection académique évolue, les techniques et les tendances aussi.
Peut-on enseigner le maquillage quand on n’a pas de formation adéquate ?
Je n’enseignais pas vraiment le maquillage. Mon travail était surtout de décomplexer les élèves face aux techniques de maquillage et de développer leur créativité. Je leur donnais une ouverture sur l’Art, l’histoire de l’art, pour les libérer.
Je n’enseignais pas vraiment le maquillage. Mon travail était surtout de décomplexer les élèves face aux techniques de maquillage et de développer leur créativité. Je leur donnais une ouverture sur l’Art, l’histoire de l’art, pour les libérer.
C’est peut-être plus facile quand on n’est pas maquilleur finalement !
Je les faisais aussi réfléchir sur la notion de Beauté, sur la peinture qui peut être réinterprétée, et comment. On obtenait des maquillages très expérimentaux, certains fonctionnaient très bien, d’autres non. Enfin, je leur donnais des bases de culture professionnelle : les grands maquilleurs, leurs styles, leurs références…
Comment vous est venue l’idée de MUP ?
Suite à la publication du manuel, progressivement, ce sont des écoles de maquillage qui m’ont contacté et j’ai encore densifié mes recherches.
J’ai constaté qu’il n’y avait pas de revue professionnelle exclusivement make-up en France, et même très peu dans le monde : deux aux États-Unis, quelques-unes au Japon, … Pour le grand public, à part les pages Beauté des féminins, il n’y avait pas grand-chose non plus. Avec Manuel Charrier, mon associé, nous avons commencé à réfléchir à la création du magazine en 2007.
Suite à la publication du manuel, progressivement, ce sont des écoles de maquillage qui m’ont contacté et j’ai encore densifié mes recherches.
J’ai constaté qu’il n’y avait pas de revue professionnelle exclusivement make-up en France, et même très peu dans le monde : deux aux États-Unis, quelques-unes au Japon, … Pour le grand public, à part les pages Beauté des féminins, il n’y avait pas grand-chose non plus. Avec Manuel Charrier, mon associé, nous avons commencé à réfléchir à la création du magazine en 2007.
Pourquoi un magazine professionnel, étant donné votre constat du manque « grand public » ?
Tout simplement parce que les critères ne sont pas les mêmes : pour un magazine grand public, distribué en kiosques, il faut des moyens financiers conséquents. Aujourd’hui le tirage de MUP est de 5000 exemplaires par numéro.
Combien de personnes travaillent pour MUP aujourd’hui ?
À temps plein : deux personnes, Manuel et moi. Mais nous sommes entourés d’une équipe de maquilleurs, photographes, pigistes, … Pour réaliser un numéro il nous faut 6 à 7 semaines, on va très vite. Aussi, c’est important d’avoir une belle complicité avec les marques et avec les professionnels, ils doivent comprendre nos deadlines (=échéances, ndlr).
À temps plein : deux personnes, Manuel et moi. Mais nous sommes entourés d’une équipe de maquilleurs, photographes, pigistes, … Pour réaliser un numéro il nous faut 6 à 7 semaines, on va très vite. Aussi, c’est important d’avoir une belle complicité avec les marques et avec les professionnels, ils doivent comprendre nos deadlines (=échéances, ndlr).
Qu’est-ce que qui fait la spécificité de MUP ?
Notre objectif est l’amélioration constante de la qualité tout en augmentant la pagination.
Pour cela, nous développons des rubriques comme les séries éditoriales inédites. Aujourd’hui, il y a trois séries pour répondre aux attentes de notre lectorat : Beauté, Artistique, Ongles. Nos lecteurs sont des étudiants en esthétique ou en maquillage, des maquilleurs professionnels, des esthéticiennes, des stylistes ongulaires.
Notre objectif est l’amélioration constante de la qualité tout en augmentant la pagination.
Pour cela, nous développons des rubriques comme les séries éditoriales inédites. Aujourd’hui, il y a trois séries pour répondre aux attentes de notre lectorat : Beauté, Artistique, Ongles. Nos lecteurs sont des étudiants en esthétique ou en maquillage, des maquilleurs professionnels, des esthéticiennes, des stylistes ongulaires.
Notre objectif premier est de les émerveiller et de leur offrir des pistes créatives.
Notre grande priorité, ce sont les visuels en pleine page. Nous voulons que nos lecteurs puissent voir les looks, les détails, pour essayer de les refaire. C’est aussi la logique des « Step by Step » (smoky eyes dans le N°8, eyeliner dans le N°7, ndlr). Ensuite, on présente aussi les nouveautés des marques. Sur ce point, nous perdons en exhaustivité afin de proposer une pré-sélection de produits performants à nos lecteurs professionnels.
Notre grande priorité, ce sont les visuels en pleine page. Nous voulons que nos lecteurs puissent voir les looks, les détails, pour essayer de les refaire. C’est aussi la logique des « Step by Step » (smoky eyes dans le N°8, eyeliner dans le N°7, ndlr). Ensuite, on présente aussi les nouveautés des marques. Sur ce point, nous perdons en exhaustivité afin de proposer une pré-sélection de produits performants à nos lecteurs professionnels.
MUP c’est aussi un annuaire des centres de formation, l’actualité professionnelle du trimestre et surtout, ce qui me tient le plus à coeur : le portrait d’un Directeur Artistique.
La conférence que vous organisiez et animiez pour Make Up in Paris en juin dernier était d’ailleurs fondée sur le rôle du DA (lien vidéo en fin d’article). Une problématique qui vous intéresse particulièrement ?
En effet. Je crois que les marques n’ont pas toutes encore compris l’importance du DA. Dans la presse grand public non plus, on ne parle pas beaucoup des maquilleurs. Pourtant, le DA est l’ambassadeur d’une marque. Il la défend, la porte, lui donne une profondeur, et offre une sorte de légitimité aux produits. C’est le DA qui donne le ton, qui raconte l’histoire, … Dans MUP nous essayons de les faire connaître, de faire reconnaître leur travail. Dans le numéro de septembre, nous avons eu la chance de rencontrer Dick Page, le DA de SHISEIDO.
Pourquoi certaines marques n’ont-elles pas de DA ?
Les marques qui n’ont pas de DA se contentent de mettre des couleurs en boîte, ces marques ne m’intéressent pas. Pourquoi n’en ont-elles pas ? Sans doute une question de manque de moyens financiers ou d’ignorance, mais je crois que c’est souvent une question de rentabilité.
Les marques qui n’ont pas de DA se contentent de mettre des couleurs en boîte, ces marques ne m’intéressent pas. Pourquoi n’en ont-elles pas ? Sans doute une question de manque de moyens financiers ou d’ignorance, mais je crois que c’est souvent une question de rentabilité.
Quelles sont les évolutions à venir de MUP ? Un changement de fréquence ?
Non, je ne crois pas. J’aime bien le rythme trimestriel parce qu’il correspond à la sortie des looks saisonniers des marques, et aussi parce qu’il alimente le manque… On attend le prochain ! En marketing, je suis fan de la « stratégie du manque ».
Non, je ne crois pas. J’aime bien le rythme trimestriel parce qu’il correspond à la sortie des looks saisonniers des marques, et aussi parce qu’il alimente le manque… On attend le prochain ! En marketing, je suis fan de la « stratégie du manque ».
Comment vit le magazine ? Avez-vous beaucoup investi ?
C’est classique : le modèle économique repose sur la pub et les abonnements.
Dès la création de MUP, il y a deux ans, nous avons reçus 500 abonnements. Cela a permis de lancer la machine. Au départ, nous avons investi une certaine somme, mais il s’agit surtout d’un investissement humain, de l’énergie, de la passion. On n’a plus vraiment de vie privée, mais on rencontre des personnalités très riches, des liens d’amitié se nouent.
C’est classique : le modèle économique repose sur la pub et les abonnements.
Dès la création de MUP, il y a deux ans, nous avons reçus 500 abonnements. Cela a permis de lancer la machine. Au départ, nous avons investi une certaine somme, mais il s’agit surtout d’un investissement humain, de l’énergie, de la passion. On n’a plus vraiment de vie privée, mais on rencontre des personnalités très riches, des liens d’amitié se nouent.
Comment dialoguez-vous avec les lecteurs ?
Il n’y a pas de courrier des lecteurs, mais nous avons plus de 22 000 fans sur Facebook ! Ca me fait très plaisir ! C’est hallucinant !
Il n’y a pas de courrier des lecteurs, mais nous avons plus de 22 000 fans sur Facebook ! Ca me fait très plaisir ! C’est hallucinant !
Quel sera selon vous le Maquillage du futur ?
Je ne sais
pas… Je ne fais que relayer cette évolution. En même temps, depuis 2 ans, je trouve que le maquillage n’évolue pas assez rapidement. Regardez le smoky, il est à la mode depuis bientôt 10 ans et tous les hivers ! J’ai hâte que quelqu’un vienne chambouler tout ça. C’est comme les couleurs pastel au printemps, ou la bouche rouge à la rentrée. C’est tellement prévisible que cela en devient ennuyeux. Bien sûr, il y a des innovations produits mais je trouve que le secteur manque d’innovations artistiques.
Je ne sais

Il y a quelques marques qui sont à mi-chemin entre créativité produit, impératif commercial et innovation artistique. En ce sens, j’apprécie beaucoup les marques SHU UEMURA et SHISEIDO : elles font rêver, le maquillage est qualitatif et les textures sont compatibles avec leurs couleurs. Ce sont des marques « justes ». J’aime bien aussi la marque UNE. Ils ont su se faire une jolie image de marque bio, en répondant à tous les critères, mais ce n’est pas leur argument de vente principal. Leurs textures et couleurs sont agréables, cohérentes. Les produits fonctionnent parce qu’ils ne bernent pas le client, ils sont écolo-performants.
Quelles sont selon vous les marques montantes à surveiller, du point de vue artistique ?
En maquillage et stylisme ongulaire, je dirais PEGGY SAGE. Jusqu’ici, on avait de cette marque une vision désuète. Mais ils travaillent actuellement sur leur image, leur communication et je parierai fort sur eux dans les prochaines années. En stylisme ongulaire, je dirais PROFESSIONAILS qui dépoussière la manucure ! Par exemple, ils ont développé un produit novateur, Propaint, qui est à base de peinture acrylique. Le rendu final est celui d’un vernis, mais à l’application, le produit ne sèche qu’au bout d’une demi-heure, ce qui permet un travail de l’ongle beaucoup plus poussé qu’avec un vernis classique. Cette marque a une patte artistique très intéressante. Dans ces univers esthétiques, il faut vendre de la couleur, alors comment peut-on oublier l’artistique ? Je pense que les marques sont obligées d’être audacieuses.
En maquillage et stylisme ongulaire, je dirais PEGGY SAGE. Jusqu’ici, on avait de cette marque une vision désuète. Mais ils travaillent actuellement sur leur image, leur communication et je parierai fort sur eux dans les prochaines années. En stylisme ongulaire, je dirais PROFESSIONAILS qui dépoussière la manucure ! Par exemple, ils ont développé un produit novateur, Propaint, qui est à base de peinture acrylique. Le rendu final est celui d’un vernis, mais à l’application, le produit ne sèche qu’au bout d’une demi-heure, ce qui permet un travail de l’ongle beaucoup plus poussé qu’avec un vernis classique. Cette marque a une patte artistique très intéressante. Dans ces univers esthétiques, il faut vendre de la couleur, alors comment peut-on oublier l’artistique ? Je pense que les marques sont obligées d’être audacieuses.
Vous avez une sensibilité artistique par votre formation. Que pensez-vous du recours au patrimoine et à l’héritage culturel pour vendre ?
Les marques gagneraient à utiliser davantage de références culturelles dans leur communication. J’aimerais voir ça plus souvent.
Malheureusement, c’est risqué pour elles. Je pense que c’est ce qui explique que souvent les campagnes se ressemblent.
L’effet « Waow » est rare. Le maquillage doit être fun, léger. Si le Maquillage devient sérieux, où va-t-on !
Malheureusement, c’est risqué pour elles. Je pense que c’est ce qui explique que souvent les campagnes se ressemblent.
L’effet « Waow » est rare. Le maquillage doit être fun, léger. Si le Maquillage devient sérieux, où va-t-on !
Aujourd’hui achète-t’on encore un produit pour lui-même ?
Tout est important : l’histoire du DA, la couleur, la texture, le packaging, l’applicateur, l’univers de la marque et sa cohérence…
Tout est important : l’histoire du DA, la couleur, la texture, le packaging, l’applicateur, l’univers de la marque et sa cohérence…
Y a-t-il une expérience qui vous ait marqué depuis la création de MUP ?
J’ai été très touché que les D.A. que j’ai contactés pour la conférence « Autour de la Direction Artistique » m’aient répondu favorablement et si rapidement. Avec certains d’entre eux, nous sommes complices. J’entretiens également une complicité avec quelques marques et parfois même des fabricants… La société Dupont de Nemours m’a demandé de dessiner trois pinceaux kabuki qui seront offerts aux partenaires de MUP et aux décisionnaires au sein des marques en cette fin d’année. Il s’agit d’un kit « City Kabuki Collection » limité à 200 exemplaires. Cela m’a permis de me glisser dans la peau d’un D.A., de me confronter à l’exigence dont l’on doit faire preuve pour créer un produit tout en acceptant les contraintes techniques de production. Cette collection sera réunie dans un très beau packaging, elle racontera une histoire. Ce fut une expérience passionnante !
J’ai été très touché que les D.A. que j’ai contactés pour la conférence « Autour de la Direction Artistique » m’aient répondu favorablement et si rapidement. Avec certains d’entre eux, nous sommes complices. J’entretiens également une complicité avec quelques marques et parfois même des fabricants… La société Dupont de Nemours m’a demandé de dessiner trois pinceaux kabuki qui seront offerts aux partenaires de MUP et aux décisionnaires au sein des marques en cette fin d’année. Il s’agit d’un kit « City Kabuki Collection » limité à 200 exemplaires. Cela m’a permis de me glisser dans la peau d’un D.A., de me confronter à l’exigence dont l’on doit faire preuve pour créer un produit tout en acceptant les contraintes techniques de production. Cette collection sera réunie dans un très beau packaging, elle racontera une histoire. Ce fut une expérience passionnante !
Alors y aura-t-il bientôt une ligne de maquillage ou de matériel MUP ?
Non je ne pense pas ! Mais peut-être une Académie…
Non je ne pense pas ! Mais peut-être une Académie…
A noter : sur le site du magazine, vous retrouvez saison par saison les looks Maquillage des Marques. Une mine d’or pour essayer chez vous de refaire les looks des grands maquilleurs !
MAJ 28 déc 2011 : A compter de janvier, MUP sera exclusivement disponible en version numérique.
C’est par là, pour voir la vidéo de la conférence DA Make Up in Paris. La semaine prochaine, retrouvez une nouvelle interview de personnalité en exclusivité.
En attendant, pour relire les articles anniversaire, c’est par là : Max Herlant, Edito Spécial Mix’n Match, BullesdemodeTV Episode 1 : Betty Janis.MAJ : Cet article a été sélectionné par l’équipe Paperblog !
En attendant, pour relire les articles anniversaire, c’est par là : Max Herlant, Edito Spécial Mix’n Match, BullesdemodeTV Episode 1 : Betty Janis.MAJ : Cet article a été sélectionné par l’équipe Paperblog !